Peau Commune

Le 4 avril 2023

Infos à retenir


Notre nouveau projet Arts – Sciences arrive en avril 2023

Peau Commune est un projet collaboratif Arts-Sciences, proposé par la sculpteure et plasticienne Cécile Bonduelle. Les ateliers seront accompagnés par l’écopoétesse Marjorie Madéo et la géologue Elsa Cariou, pour les projets ODySéYeu et ODySéÎles.

Ce projet propose de bâtir, avec les habitants de l’île d’Yeu, l’artiste et les scientifiques du projet ODySéYeu, une œuvre co-construite en ateliers: un pull à plusieurs encolures, construit à partir de pulls jaunes, débâtis et réassemblés.

En « tissant » cette œuvre ensemble, les participants, de tous âges et de tous horizons, sont invités à échanger sur leur pratique du littoral de l’île, tout au long de leur vie. Progressivement, Peau Commune se charge d’histoires et d’anecdotes partagées.

Les paroles des participants sont recueillies précieusement par les scientifiques comme autant de témoignages, qui disent la matière et le rythme du territoire islais, les usages et les affects qui lient le littoral, l’île et ses habitants.

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Démarche Arts – Sciences

L’objet/sculpture à construire est une maille à plusieurs encolures. Elle est confectionnée à partir de pulls apportés si possible par chaque participant, débâtis et ré-assemblés sur mesure par et sur les protagonistes, qui constituent l’âme de la peau qui les habille.

La couleur jaune a été choisie comme symbole de la couverture sableuse qui drape le littoral de l’île et constitue un bien commun. Comme pour le sable des plages, toutes les nuances de jaune sont une richesse bienvenue.

« L’idée avec Peau Commune est de donner à vivre l’expérience physique du groupe relié, créé et uni dans la maille, expérience physique pétrie d’ambivalence : Union/étouffement ; cocon/prison ; groupé/surpeuplé ; attirance/dégoût… »

Cécile Bonduelle

Porter la peau tricotée crée l’autorisation de vivre en conscience l’expérience de la promiscuité. Elle est un outil adéquat pour créer du lien entre générations, origines, sensibilités, milieux… Par ce protocole singulier l’artiste interroge et offre à l’exploration : ce qui nous lie, notre rapport à l’autre et au territoire, l’identité du groupe et au sein du groupe, l’altérité, l’intimité, la mixité, la diversité, la coopération, l’inertie de groupe, la pensée unique, la psychologie des foules… Il en découle un large éventail d’émotions, réactions à vivre, identifier et analyser.

Comme à la veillée, au coin du feu, l’éco-poétesse Marjorie Madéo accompagne avec douceur et sensibilité les paroles qui émergent, pour tisser ensemble les souvenirs et les histoires des lieux qui nous habitent et que nous habitons.

Les ateliers seront ainsi pour notre équipe de recherche l’occasion de collecter des témoignages et de questionner les habitants de l’île sur les « enjeux cachés », ces petites choses que l’on juge anodines, mais qui dictent en réalité notre posture face à une situation de changement (ici climatique et socio-économique simultanément).

Ce recueil des « paroles habitantes » est une étape fondamentale dans nos projets de recherche (ODySéYeu et ODySéÎles), et dans l’efficacité des actions sur le territoire qui en découleront. En effet, les enjeux cachés, les points de vue divergeants, mais aussi les points de convergence entre les communautés qui se croisent sur l’île, sont autant de petites serrures invisibles. L’objectif scientifique de ces ateliers est de révéler ces serrures et d’en retrouver collectivement les clés, afin de pouvoir les ouvrir en temps utile et travailler au bien-être de chacun, pour construire un futur désirable pour tous. Au fil des ateliers, le travail scientifique évoluera donc en un travail prospectif, dans lequel on se projettera dans le futur de l’île.

Croquis de Cécile Bonduelle

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Une fois l’œuvre co-construite …

Peau Commune est une maille qui couvre, s’ajuste aux épaules puis remonte sur celles du voisin, et ainsi de suite. La laine confère à l’objet une certaine souplesse, le mouvement des bras n’est pas empêché, juste sous couvert.

Au fil des ateliers, Peau Commune évolue et habille 3, 7, 15 âmes, qui trouvent chacune leur place au sein de l’œuvre et du groupe. Pas de place perdue, les individus sont les uns contre les autres, liés par le tricot, liés par leurs expériences et ce bien commun partagés.

Une fois réalisée, la sculpture est ensuite montrée au public sous forme de déambulations /performances dans l’espace public.

L’œuvre Peau Commune devient alors un objet de médiation. Interpellant les passants, elle permet d’échanger avec eux sur les thèmes abordés en ateliers, mais aussi de prévenir et d’annoncer sur la place publique chaque nouvel événement lié à ODySéYeu et/ou ODySéIles.

Peau Commune déambule pour construire du sens et provoquer l’éveil des imaginaires, signaler un évènement particulier, inviter à l’expérience les prochains protagonistes.

Conçue pour être évolutive, Peau Commune pourra à terme être enrichie de nouvelles encolures. Au sein du projet ODySéÎles, on peut envisager que des « ateliers Peau Commune » soient réalisés sur les îles de Noirmoutier, Mayotte et Ouvéa. Peau Commune pourra ainsi se métisser et intégrer progressivement de nouvelles matières et de nouvelles couleurs, plus représentatives des sables des autres îles. A contrario, elle pourra aussi se scinder en plusieurs communautés aux comportements différents et néanmoins cohérents, adjacents, pleins de sens. Elle incarnera alors l’ensemble de la communauté formée autour du projet et son état d’esprit du moment.

Croquis de Cécile Bonduelle

Quelques mots sur le premier atelier (6 avril)

Onze personnes de 28 à 87 ans étaient présentes pour ce premier ateliers, et l’on salue la diversité des profils! Tout en débâtissant une quinzaine de pulls jaunes, nous avons évoqué les lieux que l’on aime, ceux que l’on aime moins et leur importance sentimentale pour chacun.

Cette première séance nous a permis de dresser une ébauche de carte sensible de l’île, que nous complèterons maintenant au fil des ateliers. Cette carte fait apparaître des points de convergence très forts entre les participants. Ce sont précisément ces liens qui nous unissent dans notre diversité et qui nous lient à notre île. C’est de ces fils d’or que se pare Peau Commune

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